6 mesures pour la protection de l’attention
Les 6 mesure pour la protection de l’attention
Appel à l’intention des candidats à l’élection présidentielle
L’attention est notre bien le plus précieux. L’attention détermine notre rapport au monde, nos relations sociales, elle guide nos actions et c’est sur elle que repose notre libre arbitre. Il est donc fondamental et nécessaire dans un monde de connexion permanente et de course effrénée à sa captation de la protéger. La protection de l’attention dans un monde de distraction permanente et de déferlement ininterrompu d’informations est un sujet capital pourtant délaissé par les pouvoirs publics et les grandes plateformes (réseaux sociaux, contenus vidéos, messageries, ecommerce).
Une résignation générale s’est installée face à ce phénomène d’hyperconnexion qui nous touche tous inexorablement, que la pandémie a accéléré et dont notre jeunesse est l’une des principales victimes. Or l’impact de cette submersion numérique est considérable à de nombreux points de vue : santé publique, démocratie, environnement, liens sociaux et intrafamiliaux. Pris dans l’étau entre le changement climatique et l’hyperconnexion, la société semble tétanisée et incapable de trouver des solutions à ces problèmes.
Nous assistons à un évitement des responsabilités. Il est temps que tous les acteurs de cette économie prennent leur responsabilité et agissent dans l’intérêt collectif : pouvoirs publics, plateformes, datascientists, usagers..
L’Association Attention Hyperconnexion qui promeut un usage raisonné du numérique et milite pour une prise de conscience politique face à ce phénomène invite les candidats à l’élection présidentielle à prendre position sur le sujet et à reprendre nos 6 demandes dont l’objectif est de contribuer à améliorer nos relations avec le numérique.
Pour reprendre le contrôle, nous demandons :
- La création d’une structure de régulation dédiée à la protection de l’attention des individus, rôle qui pourrait être tenu par la CNIL par exemple.
- Parce que les enfants sont plus vulnérables que les adultes, l’obligation pour les éditeurs de réseaux sociaux (Tik Tok, snapchat, instagram, youtube, etc) d’assurer la protection des jeunes publics : à la fois s’assurant de l’âge requis pour y accéder, en les séparant des interactions avec les personnes majeures et en modérant les contenus auxquels ils auraient accès. Il en va de leur responsabilité de garantir leur protection et de réguler leur accès.
- L’inscription au programme de l’éducation nationale tout au long de la scolarité d’une formation et d’une sensibilisation sur l’attention et les usages numériques récompensé par un symbolique “diplôme” qui donnerait accès à un chèque culture.
- L’obligation pour tous les acteurs du numérique opérant dans les champs du jeux, des réseaux sociaux, des contenus (vidéos, audio), des média et des messageries d’informer leurs utilisateurs du temps passé sur leur site ou leur application.
- Que les plateformes assument la responsabilité de leurs algorithmes en se dotant de dispositifs de gouvernance des algorithmes. L’idée étant que chaque usager puisse exiger la désactivation des algorithmes appliqués à son profil et ses usages.
- La création dans la loi française d’un délit de “captation de l’attention sans consentement” afin d’interdire l’exploitation volontaire par les éditeurs de services numériques de mécanismes neurophysiologiques inconscients à l’insu des citoyennes et des citoyens. Pour ne pas être hors la loi, les éditeurs de services numériques devront demander le consentement préalable des utilisateurs pour pouvoir activer volontairement des mécanismes neurophysiologiques inconscients.
Lien vers le site : www.attentionhyperconnexion.com
Les fondateurs de l’association
Justine Atlan, directrice E-enfance ; Benjamin Gans, directeur grands comptes Cap Digital; Vincent Dupin, fondateur d’Into the tribe; Bruno Patino, président Arte; Thibaud Dumas, docteur en neurosciences, directeur de l’incubateur de Matrice; Samuel Comblez, psychologue, directeur des opérations E-enfance; Frédéric Bordage, expert en numérique et développement durable, cofondateur du collectif GreenIt; Alan Walter, avocat chez Walter Billet Avocats; David Cadasse, CEO d’Akoma, agence de communication